classical classics

bonjour les enfants, c'est clowny.

un ptit article sur Chostakovitch puis un prochain sur Ravel :
- contexte historique
- influences musicales
- style

Dimitri Chostakovitch, Aaron Copland - Trios, opus 8 et opus 67; Trio "Vitebsk", chez Harmonia Mundi

Spoiler:

Chostakovitch, compositeur russe nait début XX et meurt en 1975, il commence à composer vers 1920 c'est à dire pendant la période révolutionnaire russe.
Dans un première période, il est "sous le vent" mais très vite, sa situation vis à vis du totalitarisme devient plus tendue.
Il faut rappeller qu'en été 1934, Gorki présente la doctrine du réalisme socialiste.
En début 1936, Chostakovitch reçoit de lourdes menaces à travers la Pravda; Staline et Jdanov ont assisté à l'opéra Lady McBeth au Bolchoï et ont détesté l'oeuvre. Puis, en 37, il a des ennuis avec le NKVD. Ces évènements renforceront "l'obsession" qu'il a vis à vis de la mort et qui transparait tout au long de son oeuvre.

Le premier trio de Chostakovitch est composé en 1923.
Le second en 1944, suite à la mort de son ami Ivan Sollertinski reprend un thème juif et lui coutera des années de condamnation au silence.

Ces deux opus sont menés par un piano avec un violon et un violoncelle.
La musique de Chostakovich dans ces deux trios se caractérise par son atonalité, c'est à dire qu'elle n'utilise pas les accords selon la norme occidentale.
Il faut donc comprendre qu'a son époque, Chostakovitch est en rupture avec la construction "classique" de la musique qui existe déjà depuis plusieurs siècles; rupture qui le rend précurseur du mouvement contemporain avec plusieurs autres compositeurs, notamment Arnold Schöneberg qui est sûrement le plus représentatif dans l'utilisation de l'atonalité.
Cette construction chaotique agit sur le plan tonal mais également sur le plan rythmique; les deux trios sont destructurés et totalement imprévisibles. Donc vous l'aurez compris, j'ai beaucoup apprécié ces trios, et je pense, du fait de l'orchestration qui lie fortement les trois instruments dans des jeux d'échos. Mais également du fait de l'univers très lyrique et assez tourmenté, sombre, notamment dans l'opus 67 au thème juif. Son évolution fait voyager mais on ne sait pas vraiment où, tout en restant prenante et probablement par le trouble qu'elle occasionne. Donc, une oeuvre critique, poétique et engagée, analysant le totalitarisme Bolchevik et qui pose la question « qu'est ce que l'avenir nous prépare ? ». (Oui, ptetre que j'exage mais j'ai ressenti la tension moi aussi ^^).

Pour finir, une mise en garde : Ce n'est pas de la musique de chambre et ce n'est donc pas à écouter en toute circonstance; ça peut parfois être stressant voire prise de tête et on comprend que ce genre de musique ai été pas mal utilisées dans les jeux vidéos tordus ( je pense entre autre à l'excellentissime Rule of Rose qui a tout compris avec son univers entre le Sa majesté des mouches de Golding et le Alice au pays des merveilles de Caroll) je ferme la parenthèse parce que c'est pas le bon sujet et je n'ai plus qu'à rajouter un mot : allez écouter !

RDV au prochain numéro pour un article sur Ravel.